You are currently viewing Pression au travail : 8 personnes sur 10 préfèrent travailler pendant un congé de maladie

Pression au travail : 8 personnes sur 10 préfèrent travailler pendant un congé de maladie

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Commentaires de la publication :2 commentaires

Notre enquête, menée en collaboration avec Indiville, révèle que 7 employés sur 10 se sont déjà rendus au travail alors qu’ils étaient malades. Plus : 8 personnes sur 10 sont disposées à travailler pendant un congé de maladie. Des chiffres qui surprennent. C’est la raison pour laquelle Mensura et Certimed préconisent le remplacement du certificat médical d’incapacité de travail par une note d’aptitude.

Vos collègues sont plus ennuyés par votre arrêt maladie que votre patron

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les employés sont plus nombreux que les employeurs à être gênés par les arrêts maladie de leurs collègues. Seuls 44 % des employeurs se plaignent des congés maladie, contre quelque 64 % des employés. C’est donc entre collègues qu’il y a le moins de tolérance aux absences au travail. Bart Teuwen, expert dans le domaine des arrêts de travail chez Mensura et Certimed, explique : « Les employés sont directement confrontés aux effets de l’absence d’un collègue en ce qu’ils doivent réorganiser leur propre travail en conséquence, voire revenir lors d’un jour de repos. »

Ces chiffres permettent d’expliquer pourquoi 7 Belges sur 10 préfèrent se rendre au travail bien qu’ils soient malades. Ce sont surtout les jeunes et les femmes qui ressentent le plus la pression de continuer à travailler en dépit de leur méforme.

La volonté de continuer à travailler reste très présente

L’enquête montre que 8 employés sur 10 sont également disposés à se rendre utiles pour leur travail pendant leur arrêt maladie, pour autant que cela soit possible. C’est le cas par exemple des personnes qui continuent à travailler sur ordinateur alors qu’elles se sont cassé une jambe. Le travail à domicile et les emplois adaptés offrent certainement des perspectives à cet égard.

Parmi les motifs de continuer à travailler, citons le sentiment d’utilité, la volonté de faire bonne impression ou la crainte de la réaction des collègues ou des supérieurs. Mais continuer à travailler quand on est malade n’est pas exempt de dangers : « Personne n’est censé travailler alors qu’il ou elle est malade. La santé et le bien-être sont essentiels à la motivation, à la productivité et à la constance au travail », réagit Bart Teuwen.

Une note d’aptitude au lieu d’un certificat médical d’incapacité

Cela étant, il n’est pas illégal de travailler pendant votre congé maladie. Bart Teuwen propose de consulter l’employé malade et d’examiner avec lui quelles sont les possibilités. À cet égard, il est important de ne pas émettre de jugement sur les raisons de l’absence ni de les remettre en cause.

Dans cette optique, Mensura et Certimed plaident en faveur d’une note d’aptitude en lieu et place du certificat médical d’incapacité. « Au Royaume-Uni, on est passé à ce que l’on appelle la « fit note », un document qui décrit ce que l’intéressé(e) est encore en mesure de faire », poursuit Bart Teuwen.

Cet article a 2 commentaires

  1. Bauduin

    Résultats surprenants et encourageants. Bravo pour toutes vos enquêtes sur toutes sortes de sujets. Leurs résultats présentés succinctement alimentent bien la réflexion, je trouve.

  2. Claude Nicaise

    Je fus médecin du travail , et plusieurs fois confronté dès lors avec les dites « incapacités de travail  » . Non pour les contrôler certes , mais pour – lors des consultations spontanées prévues par l’AR – discuter avec les porteurs de tels certificats , à leur demande ,comment pouvoir ne pas en tenir compte , voire ne même pas en faire part ni à l’employeur ni au confrère certificateur. Et amené dès lors à m’interroger : que signifie la certification d’un état d’incapacité de travail dans le chef du médecin certificateur qui la rédige ? Lui qui ne connait ( peut-être ) que ce qu’il a entendu ( dire ou rapporter ) ou lu du travail de son patient , de sa pénibilité , de ses risques , de ses attraits aussi . Ce qu’il certifie n’est donc que son avis personnel , qui peut ne tenir absolument pas compte de celui de son patient sur la capacité que ce dernier peut estimer lui permettre d’encore travailler , malgré son handicap du moment . Pour le même handicap temporaire , d’ailleurs , comment réagira le travailleur indépendant ? La réponse est connue…Certes, dans tels cas de volonté du salarié de travailler quand même , il faut mettre des adaptations en place : c’est le rôle alors du médecin du travail, de concert avec l’employeur, les collègues peut-être , le médecin traitant qui a prescrit l’incanpacité , voire le médecin contrôleur de la mutuelle concernée (travail à mi-temps ) . Et faire preuve de bon sens : une fracture platrée de la cuisse au genou ne peut continuer à travailler au 15 ème étage s’il y a un risque d’incendie du bâtiment , une convalescence d’hépatite a besoin d’un repos absolu au début de sa guérison , un contagieux doit être écarté , etc…etc… A mon avis ,une consultation médicale est conclue par des recommandations : e.a. des médicaments peut-être et éventuellement du repos . Si cette recommandation est suivie, il en résultera une incapacité de travail . Conséquence du traitement, ce n’est pas nécessairement un état d’être .

Laisser un commentaire