Les personnes en situation de handicap rencontrent encore de nombreux obstacles pour accéder au marché du travail. Telle est la conclusion d’une étude menée par Indiville et Bpact, à la demande de la Fondation Roi Baudouin. En outre, 65 % des personnes souffrant d’un handicap physique, d’un trouble mental ou d’une maladie chronique sont convaincues que, lors d’un processus de sélection, les personnes valides seront toujours privilégiées. Pour 75 % des répondants, les employeurs devraient être davantage encouragés à recruter des personnes en situation de handicap et être mieux informés sur les besoins spécifiques de ces dernières.
Le taux d’emploi des personnes en situation de handicap estimé à 41 %
Selon Statbel, 41 % des personnes en situation de handicap occupent un emploi – un chiffre bien en deçà de certains autres pays européens. À la demande de la Fondation Roi Baudouin, Indiville et Bpact ont mené une enquête auprès de 1028 personnes en situation de handicap en Belgique qui consistait notamment en une dizaine d’entretiens individuels.
Un manque d’informations criant sur les interventions financières
Outre l’accès au marché du travail, les répondants furent interrogés sur leur situation financière. Plus de 30 % d’entre eux déclarent ne pas bénéficier d’aides financières en lien avec leur handicap ou ne savent pas s’ils en reçoivent. Parmi ceux-ci, 37 % ne savent pas à qui s’adresser pour obtenir ces aides. Il existe donc un manque d’informations criant dont pâtissent les personnes en situation de handicap.
Par ailleurs, 6 personnes interrogées sur 10 (63 %) ne sont pas sûres de recevoir toutes les aides auxquelles elles ont droit. Ce chiffre grimpe même à 76 % pour celles avec un faible niveau d’éducation. Pourtant, pour une grande partie des répondants (82 %), ces aides sont essentielles afin de leur permettre de joindre les deux bouts.
L’urgence d’informer surtout les personnes ayant un faible niveau d’éducation
Une fois l’aide financière accordée, l’impact sur l’emploi n’est pas souvent clair. En effet, un emploi ou un travail bénévole entraîne-t-il une diminution ou une suppression de l’aide ? Selon l’enquête, les personnes en situation de handicap au niveau d’éducation plus élevé sont les mieux informées. Il est donc important de s’adresser en premier lieu aux personnes les plus fragilisées dans tout effort de sensibilisation.
L’emploi gage d’épanouissement, d’un sentiment d’utilité et de liens sociaux
Pour de nombreux répondants, le travail est une source d’épanouissement personnel, un moyen de se sentir utile et de nouer des liens sociaux. L’étude montre également que certaines personnes en situation de handicap subissent des pressions de la part de leur famille, de leurs amis ou de la société pour travailler. D’autres veulent à tout prix s’intégrer par le travail, quitte à s’infliger une forte pression. D’où le choix de 44 % d’entre elles de préférer le bénévolat, qui leur impose moins de pression.
Les personnes en situation de handicap : une valeur ajoutée au marché du travail non exempt de discriminations
Selon 67 % des répondants, l’embauche de personnes en situation de handicap constitue une valeur ajoutée. Toutefois, le processus de sélection n’est pas exempt de préjugés et de discriminations. En effet, 65 % des personnes interrogées sont convaincues que lors du recrutement, une personne valide sera toujours privilégiée. Tous les répondants souhaitent que leurs compétences soient valorisées et accueillies sans préjugés dans un environnement inclusif.
La nécessité d’encourager les employeurs à embaucher des personnes en situation de handicap
Pour 75 % des personnes interrogées, il est nécessaire d’encourager davantage les employeurs à engager des personnes en situation de handicap et de mieux les informer sur les besoins spécifiques de ces dernières. Les attentes portent principalement sur une adaptation du poste de travail et des tâches ainsi que sur un écart plus important entre leur salaire et les aides perçues.
En raison des obstacles rencontrés par les personnes en situation de handicap sur le marché de l’emploi, nombre d’entre elles préfèrent bénéficier d’une aide en lien avec leur handicap plutôt que de continuer à chercher du travail.