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La moitié des Belges (52 %) se tourne vers d’autres marques en raison d’une mauvaise réputation liée au développement durable

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L’authenticité prévaut dans la stratégie de développement durable des entreprises

85 % des Belges s’intéressent de près à la durabilité, le groupe le plus concerné étant les personnes de plus de 65 ans (90 %). C’est ce qui ressort de l’étude Sustainapoll, une collaboration entre l’Antwerp Management School, Bigtrees, Bpact, Encon et Indiville. Celle-ci a été menée auprès des habitants de la Belgique à propos de leurs attitudes, connaissances, degré d’importance et comportement à l’égard de la durabilité. Cependant, 83 % des personnes interrogées sont convaincues que les entreprises se concentrent sur le commerce durable uniquement pour projeter une image positive. « Il est grand temps de considérer l’authenticité et la transparence comme concepts clés permanents lors de l’élaboration de stratégies de durabilité pour les entreprises », estime Jan Beyne, expert en durabilité à l’Antwerp Management School.

Le développement durable est bien réel en Belgique, comme le confirme l’étude Sustainapoll. Pourtant, cet intérêt n’est pas forcément plus grand chez les plus jeunes. Toutes les tranches d’âge sont concernées. Les plus de 65 ans se montrent même les plus affectés (90 %).

Les Belges sous-estiment leur propre impact 

Qui devrait agir le plus et dans quels domaines selon les Belges ? Pour deux tiers d’entre eux (67 %), les entreprises devraient fournir des efforts en matière de développement durable dans la lutte contre la pollution. 64 % des participants pensent que le gouvernement a la responsabilité de réduire les émissions de CO2. En ce qui concerne la transition énergétique, 50 % des personnes interrogées se tournent vers les pouvoirs publics et 35 % vers les entreprises. Seulement quatre personnes sur dix (43 %) sont convaincues qu’elles peuvent elles-mêmes faire la plus grande différence en matière de réduction des déchets.

Les Belges sous-estiment donc largement l’impact qu’ils peuvent eux-mêmes avoir. Jan Beyne, expert en développement durable à l’Antwerp Management School, analyse la situation : « Les entreprises ont un rôle important à jouer dans la « production » responsable. En tant que citoyens, nous avons à notre tour un rôle important à jouer pour « consommer » de manière responsable. »

Le respect des droits de l’homme a la plus grande influence sur le comportement d’achat

La population belge est davantage préoccupée par l’impact des économies d’énergie et des mesures de réduction des émissions de CO2 que l’année dernière. C’est également le cas lors de l’achat d’un produit ou d’un service : il existe un certain « réflexe de durabilité ». La moitié des Belges (50 %) réfléchissent consciemment à l’impact des produits ou des services sur les personnes, la société ou la planète avant leur achat ou leur adoption. Plus d’un Belge sur trois (36 %) n’a pas (ou plus) acheté un certain produit ou fait appel à un certain service au cours de l’année écoulée pour des raisons de durabilité. En effet, 52 % déclarent se tourner vers d’autres marques en raison d’une mauvaise réputation à propos du développement durable.  

Le respect des droits de l’homme est le principal facteur qui influence l’évaluation d’un achat (65 %). En outre, 60 % des consommateurs sont guidés dans leurs achats en fonction de leurs connaissances sur l’utilisation d’ingrédients naturels. Enfin, les conditions de travail du personnel (59 %) figurent parmi les trois principaux facteurs influençant les décisions d’achat.

L’incrédulité à l’égard des actions durables menées par les entreprises est élevée

Les habitants de la Belgique manifestent un certain intérêt pour le développement durable. Cependant, la perception qu’ils attachent aux efforts des entreprises en la matière est plutôt médiocre. 83 % d’entre eux sont convaincus que les entreprises s’engagent dans le développement durable pour montrer une image positive. Ils sont 60 % à penser que les entreprises s’engagent dans le développement durable parce que d’autres entreprises font de même. Par ailleurs, 58 % des interrogés pensent que le profit est le principal facteur de motivation. La confiance dans les entreprises ou les organisations qui se présentent comme durables est donc plutôt faible, surtout lorsqu’il s’agit d’entreprises privées (3 %) et d’institutions gouvernementales (5 %). 

Jan Beyne explique : « L’intérêt des entreprises dans le développement durable est perçu comme un moyen de créer une image positive, d’augmenter les profits ou parce que d’autres entreprises le font aussi, et non pas pour des raisons « authentiques ». Qu’il s’agisse de « woke washing » ou de « green washing », les démarches consistant à parler de ses ambitions sociales et écologiques sans en vérifier leur impact réel n’ont aucun sens. Au contraire, une telle pratique peut s’avérer très néfaste. Attention, de nombreuses organisations ne le font pas nécessairement de manière intentionnelle. Il leur manque parfois simplement les données nécessaires pour tirer les bonnes conclusions. Alors, voici le message pour les entreprises : travaillez sur une stratégie ESG authentique, indiquant où vous avez encore un impact négatif potentiel en tant qu’entreprise et ce que vous essayez de faire pour y remédier, ainsi que la manière que vous utilisez pour augmenter votre impact positif. »

Néanmoins, des progrès timides peuvent déjà être constatés dans la perception des ambitions des entreprises en matière de développement durable : plus d’une personne sur trois (36 %) estime que le développement durable est motivé par une préoccupation pour l’avenir. « Pour faire une réelle différence dans le monde, il faut non seulement changer soi-même, mais aussi inspirer les autres à le faire », affirme Jan Beyne. « C’est ainsi que l’on crée un effet boule de neige. L’entreprise durable s’efforce de créer une image positive, d’augmenter les bénéfices et d’apporter une contribution positive à la société. »

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