Les personnes à faible revenu prennent moins de plaisir dans la vie et dépensent moins pour les loisirs. De plus, elles ont moins de contacts sociaux, ne peuvent pas participer aux discussions et s’isolent de la sorte. C’est la conclusion marquante de notre étude, menée en collaboration avec le bureau d’études de marché Indiville, que nous avons réalisée en février de cette année à la demande de MNM et de Radio 2.
Moins d’argent pour la détente
Le Flamand moyen apprécie de se retrouver entre amis et aime voyager, faire une excursion d’une journée ou savourer de temps à autre une sortie culturelle. Notre étude révèle toutefois que les personnes à faible revenu apprécient nettement moins ces activités. De plus, elles dépensent beaucoup moins pour les loisirs.
Pourquoi ne participent-elles pas aux activités de loisirs ? Tout d’abord pour des raisons financières. Quatre personnes sur dix affirment que ces activités ne rentrent pas dans leur budget. La difficulté à se déplacer et le fait de se sentir mal à l’aise ou observé sont d’autres raisons citées.
Moins de plaisir dans la vie
Bien que l’on dise toujours que l’argent ne fait pas le bonheur, rien ne semble moins vrai. Ceux qui se trouvent dans une position économique vulnérable sont moins heureux que ceux qui ne le sont pas. Les jeunes de 18 à 25 ans, les familles monoparentales et les célibataires se sentent également moins heureux.
12 % des Flamands profitent de moins de plaisirs dans la vie en raison de soucis d’argent. Pour les personnes à faible revenu, ce pourcentage atteint même 42 %. Par ailleurs, 22 % des Flamands indiquent qu’ils ne se sentent pas toujours à l’aise dans la société. Pour les personnes se trouvant dans une situation socio-économique vulnérable, cette proportion atteint même 35 %.
Médias payants trop chers et moins de compétences digitales
Ceux qui ont des difficultés socio-économiques dépensent moins pour les journaux (en ligne), les magazines, les livres, les services de streaming et les jeux vidéo. 40 % de ce groupe ne dépense même pas d’argent du tout pour ces services média. C’est deux fois plus que ceux qui ne se trouvent pas dans une position précaire. 36 % des personnes vulnérables sur le plan socio-économique disent qu’à cause de cela, elles passent à côté de certains plaisirs, sont mal informées, se sentent malheureuses et exclues, et éprouvent un sentiment d’injustice.
Les compétences digitales sont également plus faibles chez les personnes plus précarisées. Cela concerne internet, les réseaux sociaux, les services de streaming, les smartphones, les ordinateurs et les tablettes. Comme ces personnes maîtrisent moins bien ces nouvelles technologies, elles se sentent moins intelligentes, seules et exclues. Elles ont aussi l’impression de passer à côté de plaisirs dans la vie.
Plus d’isolement
Selon notre étude, il s’agit d’une spirale négative. En raison de leur situation financière, les personnes vulnérables sur le plan socio-économique participent moins aux activités de loisirs et sont moins bien informées. Cela réduit leur réseau et leurs plaisirs dans la vie. S’en suivent alors l’isolement et l’exclusion.